Alimentation et microbiote en Afrique - FAMA

En réponse au triple fardeau de la malnutrition (carences protéino-énergétiques, carences en micronutriments, surpoids ou obésité) et à l’appauvrissement du microbiote intestinal, le projet FAMA s’intéresse à des systèmes alimentaires alternatifs, reposant sur des aliments traditionnels africains. Il vise à mieux ³¦´Ç²Ô²Ô²¹Ã®³Ù°ù±ð le rôle de ces aliments sur le microbiote intestinal et à promouvoir leur production par des pratiques agroécologiques ainsi que leurs transformation, distribution et consommation par des moyens durables. Le projet s’inscrit dans le cadre de l’initiative Transformer les systèmes alimentaires et l'agriculture par la recherche en partenariat avec l’Afrique (TSARA). Il s'appuie également sur des collaborations scientifiques préexistantes dans le cadre du Centre d'excellence sur la Sécurité alimentaire en Afrique du Sud.
Lots de produits traditionnels, Kwa-Zulu Natal, Afrique du Sud © Arlène Alpha, Cirad
Lots de produits traditionnels, Kwa-Zulu Natal, Afrique du Sud © Arlène Alpha, Cirad

Lots de produits traditionnels, Kwa-Zulu Natal, Afrique du Sud © Arlène Alpha, Cirad

Enjeux

L’Afrique du Sud est confrontée au triple fardeau de la malnutrition et particulièrement à une forte prévalence du surpoids et de l'obésité. L’urbanisation influence les habitudes alimentaires, favorisant la consommation d’aliments faciles à préparer, mais pauvres en nutriments, qui tend à remplacer celle des aliments traditionnels.

D’autres pays d’Afrique subsaharienne, comme le Sénégal, sont confrontés au même problème alors qu’ils disposent d’une grande richesse d’aliments traditionnels.

Ces pays risquent ainsi de suivre la même trajectoire que l’Europe, avec une explosion des maladies non transmissibles liées à l’alimentation et un appauvrissement du microbiote intestinal et du système immunitaire, entraînant des coûts de santé publique considérables.

Transformer les systèmes alimentaires est alors essentiel pour garantir à tous un accès à des aliments sains, sûrs et abordables tout au long de l’année. Les aliments traditionnels africains sont de plus en plus valorisés comme une alternative saine, à l’instar du régime méditerranéen. Toutefois, tous ne sont pas bénéfiques pour la santé, d’où la nécessité d’identifier ceux qui favorisent un microbiote intestinal équilibré.

En Afrique du Sud et au Sénégal, certaines politiques encouragent ces aliments. Elles doivent servir de levier pour reconnaître leur rôle dans la santé et pour soutenir les systèmes alimentaires qui les intègrent.

Descriptif

Mis en œuvre avec une approche interdisciplinaire, le projet FAMA fait intervenir différents domaines de recherche tels que la microbiologie, la nutrition, la science des aliments, la technologie alimentaire, la sociologie et l’économie politique.

Les activités prévues dans le cadre du projet reposent sur trois composantes :

  1. La production de connaissances
    Dans cette composante, les actions se concentreront sur l’exploration des associations entre la consommation d’aliments traditionnels et le microbiote humain.
  2. Des actions pilotes avec les agricultrices, les agriculteurs et les transformateurs
    Cette deuxième composante se penchera sur la création et la diffusion d’innovations agroécologiques et peu consommatrices en énergie. Elle visera à améliorer le système de production des aliments traditionnels ainsi que le développement de procédures standards pour les tests de qualité et de sécurité au niveau de la transformation de ces aliments. 
  3. Un dialogue politique et des recommandations
    Cette troisième composante vise à cartographier et analyser le contexte politique, institutionnel et idéologique concernant les aliments traditionnels africains. Elle cherchera également à sensibiliser les décideurs politiques et les autres acteurs sociaux impliqués dans la gouvernance des systèmes alimentaires sur le rôle des aliments traditionnels africains et leur promotion.

Résultats attendus

Outre la production de connaissances sur le lien entre consommation d’aliments traditionnels et le microbiote intestinal, ainsi que sur les actions à mener pour développer des systèmes alimentaires basés sur les aliments traditionnels sains, le projet vise cinq résultats principaux :

  • Une vingtaine de petits exploitants agricoles, principaux producteurs d’aliments traditionnels africains, bénéficieront d’un soutien de l’ONG Siyazisisa Trust et de l’Agricultural Research Council (ARC) pour améliorer leurs pratiques suivant une approche agroécologique.
  • Au moins 80 boulangers du réseau de l’entreprise Chipkins Puratos seront formés pour améliorer la formulation de leur pain en utilisant les résultats de la recherche sur le microbiote intestinal.
  • Au moins dix petites et moyennes entreprises (PME) de transformation des aliments traditionnels africains seront consultées pour identifier les contraintes d’approvisionnement et réfléchir à des solutions pour les surmonter. Elles participeront également à l’évaluation de technologies de transformation améliorées.
  • Les dialogues science - politique permettront d'éclairer les décideurs politiques au niveau local et national sur le renforcement des politiques en faveur de systèmes alimentaires fondés sur les aliments traditionnels africains.
  • À travers les sensibilisations, les consommateurs seront mieux informés sur l’intérêt des aliments traditionnels africains pour leur nutrition et leur santé.

Projet porté par l' 

Partenaires contractuels :  ;  ;  ;  ;  de l’ (LARTES-IFAN UCAD) ; ;  ;