COP16 | Agriculture et pastoralisme au centre des discussions pour lutter contre la désertification

ɱ¹Ã©²Ô±ð³¾±ð²Ô³Ù 19 décembre 2024
Le pastoralisme est un levier essentiel pour la restauration des terres et la gestion durable des ressources naturelles. Voilà le message clé porté par le Cirad lors du 16e sommet de l’ONU sur la désertification qui s’est terminé le 13 décembre en Arabie Saoudite. Retour sur cette « petite COP » qui prend de plus en plus d’ampleur.
La délégation française de la COP16, avec Jean-Daniel Cesaro, géographe au Cirad © CSFD
La délégation française de la COP16, avec Jean-Daniel Cesaro, géographe au Cirad © CSFD

La délégation française de la COP16, avec Jean-Daniel Cesaro, géographe au Cirad © CSFD

L'essentiel

  • 40 % des terres de la planète sont dégradées, dont ¼ de terres arables
  • Un groupe d’experts, sorte de Giec de la désertification, a été pérennisé lors de cette COP16
  • Contrairement à une idée reçue, le pastoralisme joue un rôle clé dans la restauration des terres et dans le renouvellement des ressources naturelles

« Lors de cette COP16, les questions agricoles et alimentaires et le pastoralisme ont occupé une place centrale, explique Jean-Daniel Cesaro, géographe spécialiste des flux liés à l’élevage dans les territoires au Cirad. Notamment à travers deux négociations sur des thématiques émergentes pour la convention : l’une portant sur les systèmes agricoles durables et l’autre sur les parcours et les pasteurs ».

Ce sommet mondial consacré à la gestion durable des terres et à la lutte contre la désertification a été l’occasion pour le Cirad de porter un message clé : bien que l’élevage soit souvent perçu comme un facteur de dégradation des terres dans les discussions internationales, le pastoralisme, au contraire, constitue un levier essentiel pour la restauration des écosystèmes et la gestion durable des ressources naturelles. L’élevage extensif en région sèche est donc à soutenir du fait de son caractère agroécologique et parce qu’il concerne près de 70 % des zones arides et semi-arides de la planète.

La science attendue et reconnue

« Dans ces arènes, notre rôle est d’apporter des résultats scientifiques solides aux partenaires institutionnels, aux acteurs privés et aux organisations de la société civile », assure Jean-Daniel Cesaro. À travers la délégation française et le Comité scientifique français de lutte contre la désertification (CSFD), le chercheur a pu constater une reconnaissance croissante de la science par l’ensemble des parties. En témoigne notamment la pérennisation de l’interface science-politique et du Comité de la science et de la technologie de la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification (Unccd), qui ont pour mission de faire un état scientifique de l’évolution de la désertification.

Au travers de plusieurs interventions au cours de side-event, notamment lors de la journée thématique sur les systèmes alimentaires, le Cirad a pu présenter des solutions innovantes pour restaurer les terres dégradées et soutenir les communautés locales. « L’agroécologie et le pastoralisme sont des leviers essentiels pour lutter contre la désertification exacerbée par les impacts du changement climatique. Notre objectif est de promouvoir ces pratiques de gestion durable des terres pour atteindre la neutralité en matière de dégradation des terres », précise Jean-Daniel Cesaro.

La 17e COP désertification se tiendra en 2026 à Oulan-Bator, en Mongolie. Un rendez-vous auquel le Cirad répondra présent, d’autant qu’il s’inscrira dans l’année internationale des Parcours et des Pasteurs (IYRP).